La philosophie à 4 ans, c’est possible !
Pour Jean-Charles Pettier, le « conseiller philo » de la rubrique, mener des débats à visée philosophique avec des enfants de maternelle est essentiel. Entre 3 et 7 ans, les enfants posent plein de questions ! Certaines sont pratiques, d’autres sont scientifiques, et d’autres enfin sont d’ordre philosophique, existentiel. Parce que l’on ne peut y apporter des réponses fermeset définitives, l’adulte peut être mal à l’aise pour les aborder et tente parfois de les éviter.
Les Petits Philosophes sont précisément là pour dire à l’enfant : « Tu es autorisé à te poser ces questions. Ces questions, ce sont celles de toute l’humanité. »
Les Petits Philosophes invitent à poursuivre par une discussion en famille. Questionner, mettre en doute, dialoguer, c’est développer le raisonnement, le langage, l’esprit critique. Construire une pensée s’apprend progressivement. À la maternelle, on pose bien les bases des apprentissages mathématiques, pourquoi ne pas poser celles de la réflexion philosophique ?
Les petits philosophes abordent toutes les thématiques de l’enfance:
Moi et mes émotions: joie, chagrin, colère, peur, jalousie…
Moi et les autres: l’amitié, les différences, les chefs,les méchants, l’école…
Mes questions existentielles : la vie, la nature,la mort, les mystères…
Les péripéties de Mina, Plume, Chonchon et Raoul mettent en scène avec fantaisie et humour l’expérience de la différence, de la confrontation à l’autre, du dialogue, du questionnement, de l’écoute et du doute…
La recette de chaque épisode
Une question: Elle peut surgir dans la vie quotidienne des enfants et sert de titre à l’épisode.
Une discussion: Les Petits Philosophes ne donnent pas de réponses « toutes faites » mais des pistes de réflexion.
Des bulles de pensée: Chaque personnage pense en images et en bulles.
De l’humour: À travers des situations et interactions rigolotes, la bande de copains s’amuse.
Une invitation: En famille ou en classe, chaque enfant est invité à poursuivre la réflexion…
Qui sont les petits philosophes ?
CHONCHON, le naïf
Il a 3 ans, il est en petite section de maternelle. Il porte un regard neuf et interroge tout. Il est influençable et n’a pas d’idées arrêtées. Il est autocentré/narcissique, normal, c’est un enfant ! Il veut toujours qu’on l’écoute et qu’on fasse attention à lui. Très émotif, il est souvent submergé par ses émotions. Il est peureux, joyeux, et quand il est en colère, il se roule par terre. Chonchon est impatient de grandir et admire beaucoup Raoul ! Son vocabulaire est hésitant, il porte les questions par définition. Il parle souvent aux choses et aux animaux. Chonchon est enfant unique. Il pense souvent à sa maman.

PLUME, l’imaginatif
Il a 4 ans, il est en moyenne section avec Mina. C’est celui qui plane, qui prend de la hauteur, c’est le plus réfléchi. Il problématise, reformule, remet en question les idées toutes faites. C’est lui qui fait « avancer »la réflexion. Il est sage et calme, il faut le pousser un peu pour qu’il se lâche. Il est timide, introverti et parfois un peu absent. Avec ses copains, il est plein de délicatesse et de douceur. Il est attentif aux autres, particulièrement à Chonchon. C’est le gardien de la règle d’or : « Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse ». Il dit « ON ». Il est dans le concept, et met des mots sur ses émotions.

MINA, la pragmatique
Elle a 5 ans, elle est en moyenne section avec Plume. Mina est joyeuse, espiègle, extravertie, fantaisiste, spontanée et audacieuse, voire parfois ironique et moqueuse. Ses émotions passent par le corps : elle rougit de colère, bondit de joie. C’est la meilleure amie de Raoul, elle adore lui lancer des défis ! Elle est aussi très protectrice avec Chonchon et le câline. Elle aime faire la justicière. Pour comprendre le monde et faire avancer la réflexion,Mina expérimente, elle est dans les cinq sens. Son vocabulaire est sensible, elle utilise beaucoup d’exemples personnels dans ses répliques.

RAOUL, le sceptique
Raoul a 6 ans. Il est en grande section de maternelle. C’est le grand de la bande mais le moins raisonnable.Grande gueule, il se fait systématiquement l’avocat du diable. Il intervient pour contredire les autres et imposer ses idées. Provocateur, il remet en question le bon sens, il donne du piquant à la conversation. Avec ses copains, il aime être le chef, « frimer », défier Mina, se moquer gentiment de Chonchon et prendre le contre- pied de Plume. Il parle plus fort, il a toujours raison. Sa présence est jouissive car il incarne la transgression : « Dire merci… ça sert à RIEN ! ». Il est excessif, ce qui ajoute de l’humour à ses répliques.
Les auteurs
Sophie Furlaud est scénariste des Petits Philosophes depuis le premier épisodede 2007. Elle a longtemps travaillé dans la rédaction de Pomme d’Api et anime des débats philos en maternelle.
Dorothée de Monfreid est illustratrice. C’est une des artistes phare de l’école des loisirs avec plus d’une cinquantaine d’ouvrages publiés. Elle est aussi auteure de BD adulte.