Je me suis inscrite au MOOC EMI de la plateforme FUN et j’ai été très intéressée par la présentation de Catherine Becchetti_Bizot, chargée de culture numérique
Et ce matin, je suis tombe avec beaucoup d’intérêt sur l’article de Pascal Duplessis pour les Trois couronnes qui a enfin éclairé ma lanterne A propos de la place du professeur documentaliste dans la mise en place de l'EMI Pascal Duplessis, janvier 2016
Sans vouloir me lancer dans des commentaires de spécialistes, j’ai enfin réussi à dégager une logique interne de la formation aux médias en reprenant les distinctions de Brigitte Juanals La culture de l’information. Du livre au numérique 2003
Trois sphères correspondant à différents niveaux de compétences
-compétences procédurales : ces activités « figées et modélisées » dont parle Anne Cordier, mais qui s’érigent en grammaire informationnelle Pour mener à bien une tâche complexe, nous avons besoin d’outils de base. C’est cette partie qui me faisait beaucoup m’interroger, ces compétences ne peuvent pas se bâtir à partir d’une transmission, mais d’un exercice donc en lien avec d’autres disciplines
-compétences intellectuelles qui permettent d’utiliser de façon critique et créative l’information
-compétences culturelles connaissance des medias, des codes, des considérations éthiques
C’est la différence entre je sais, je fais, je connais … Comprendre, Créer, Critiquer
Ayant cette année des heures véritablement dédiées à l’EMI en 6eme et 5eme, une part de moi n’arrivait pas à substituer l’IRD (Initiation à la Recherche documentaire) au « cours » d’EMI. De par les faits, ce que j’appelle désormais l’investigation Documentaire ne s’inscrit pas dans le cours d’EMI, mais se fait en classe en partenariat avec les enseignants de discipline, qui souhaitent monter des projets de recherche.
Mes heures d’EMI sont donc plus orientées vers les compétences intellectuelles et critiques, on peut se poser des questions en EMI, on peut tâtonner une fois que l’on a acquis les procédures, les habiletés documentaires nécessaires pour ne pas être totalement perdus dans la mise en place d’un projet de recherche. Or il me semble que c’est cette dimension qui échappe au texte des programmes de cycle 4. Je comprends maintenant le propos d’Anne Cordier : réduire l’EMI à une série de manipulations reflexes est une erreur, comme réduire la recherche documentaire aux exposes en histoire l’était à la grande époque de l’initiation à la recherche documentaire.
Je n’ai cependant plus de remords à donner des méthodes d’investigation documentaire (en intégrant une certaine flexibilité, amis en créant des paliers obligatoires) à donner des memos de recherche reprenant certains codes indispensables que nos élèves n’ont pas toujours, mais je souhaite également ouvrir les portes pour accéder à cette culture de l’information en se posant tout simplement des questions sur le monde qui nous entoure et en partant des représentations mentales des élèves sur le Centre de doc, l’Internet, les medias et les amener a s’interroger sur leur propre rapport à la culture… Est-ce donc vrai ? Nous ne sommes plus dans un monde de certitudes !!!
Travaillant parallèlement sur le programme well being/ Estime de soi, il me semble également que je dois travailler autour d’une quatrième sphère qui traverserait les trois niveaux de la culture de l’information et qui s’orienterait vers ce thème cher aux nouveaux programmes la conscience de soi, l’Apprendre à apprendre, qui me parait vraiment important dans la formation info-documentaire Quel avis puis-je émettre sur les medias si : premièrement, je n’ai pas les clefs de lecture en main, deuxiement, si je ne suis pas capable d’analyser mon propre rapport aux médias et au monde qu’il me présente?
Mes élèves ont changés, ce ne sont plus ceux de mes débuts, mais il me semble que cette évolution est à la fois un renouvellement des pratiques mais aussi de la vision du monde. Peut-être qu’avec les bons outils, ils seront dignes de confiance et capable de porter un regard lucide et compatissant.